Mali

CNSP-Enseignants grévistes : Jusqu'où ira le dialogue des sourds ?

C'est avec la mine serrée que le porte-parole de la synergie des syndicats d'enseignants, Adama Fomba, a annoncé ce mardi 1er septembre l'échec des négociations entre le comité national pour le salut du peuple (la junte militaire qui a fait démissionner le président IBK) et les syndicats de l'éducation signataires du 15 octobre 2016. C'était à la fin du 2e round des discussions entamées la veille (lundi) à Kati.



Bien que certaines écoles privées semblent vouloir danser hors de l'arène en ouvrant, sans attendre une décision officielle, les salles de classe, les écoles publiques n'ont pas encore donné le ton. Faut-il le rappeler, les enseignants fonctionnaires de l'éducation préscolaire et speciale, de l'enseignement fondamental, de l'enseignement secondaire et de l'enseignement normal ont entamé une nouvelle grève il y a juste quelques semaines pour réclamer, pour la énième fois, l'application pure et simple de l'article 39 (loi, promise par le gouvernement en 2018, qui prévoit la revalorisation de leur grille salariale à 20 %). C'était à quelques jours du coup de force qui a conduit à la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta.

Malgré plusieurs négociations initiées par le comité national pour le salut du peuple, les deux parties n'ont malheureusement pas pu trouver un compromis. Si les militaires tentent de négocier les doléances des grévistes en vue de sauver l'année scolaire, ces derniers gardent visiblement le cap. 《Il ne s'agit pas d'une revendication, mais plutôt d'une loi qu'il faut appliquer 》, insiste Adama Fomba qui invite, par la même occasion, les militaires à démontrer l'alternance dans la gouvernance en faisant appliquer le fameux article 39. Cette décision est, aux yeux de M. Fomba, le seul gage pour sauver l'année scolaire. 

Ce dialogue des sourds amorcé entre le CNSP et la synergie des syndicats d'enseignants suscite certainement l'inquiétude chez les parents d'élèves. Du moins, il intervient quelques heures seulement après le report des démarrages des épreuves pratiques des examens de fin d'année à une date dite ultérieure. N'est-ce pas là le spectre d'une année blanche ? Celle-ci plane depuis le début d'une année scolaire entachée, tantôt par des multiples grèves, tantôt par un corona-vacance qui a bien eu raison du calendrier scolaire depuis des mois. Sans oublier que les enseignants des universités viennent à leur tour d'entrer dans la danse. Dans une déclaration, rendue publique samedi dernier (29 août), le syndicat national de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique réclame, entre autres, l'amélioration des conditions de travail et le payement des arriérés de salaire de ses militants.


Yelihebdo 

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