Billet de blog
La différence n'est pas une nécessité mais une loi de la nature
《La diversité des couleurs fait la beauté du tapis》. Ce passage du Vieux Sage ne fait l'objet d'aucune contestation parmi les hommes. Pourtant, jusqu'à notre siècle, les personnes en situation de handicap sont victimes de tant de mépris et de haine dans la société. Mais pourquoi ? Que faut-il faire pour remédier ces tares ?
Le blanc et le noir, le religieux et le païen, le riche et le pauvre, l'intellectuel et le moins instruit, l'homme en bonne santé et le maladif..notre grande famille regorge d'une richesse inestimable. Si la société humaine a su catégoriser ses membres, identifier les uns comme tels et les autres comme tels, il faut reconnaître, cependant, que la différence est naturelle. Aussi bien que nous ayons connu presque la même évolution biologique ou le même lien de fraternité, personne ne ressemble à personne. Chacun est unique. Chacun est spécial. Nul acteur ne peut remplacer autrui dans son rôle sur la scène théâtrale de la vie.
La nature dicte ses lois, mais l'Homme en est-il vraiment conscient ? Aux regards des actes discriminatoires que les uns dirigent à l'encontre des autres, nous serions tenter de frôler le négatif. Aussi bien que le modernisme, synonyme de la civilisation, a donné un coup fatal au nationalisme, au fanatisme religieux, à la discrimination raciale, au tribalisme et j'en passe, une question est toujours d'actualité : La discrimination envers les personnes en situation de handicap.
Les héros qui remontent la pente
En effet, les personnes en cette situation mènent un parcours de combattant au quotidien aussi bien dans les sociétés dites non évoluées (pays sous-développés) que dans celles dites évoluées (pays développés). Dans les sociétés traditionnalistes, elles subissent d'innombrables injustices puisées dans les mythes et préjugés sociaux. Aveuglés d'une superstition dépassée, certains iront jusqu'à faire d'elles, peu importe le lien de consanguinité, une offrande aux esprits afin éviter une soi-disante opprobre ou encore, plus grave, pour se faire un certain privilège dans la société. Sans oublier les actes discriminatoires, les insultes et autres moqueries et ironie que les unes et les autres s'accommodent en longueur de journée aussi bien en famille qu'ailleurs.
De leur côté, les sociétés modernistes, qui semblent affranchies de ces pratiques et croyances, n'ont pas, hélas, atteint le stade souhaité. En France par exemple, le handicap arrive en tête des motifs de discrimination (au service comme à la maison) pour lequel le Défenseur de droit est saisi. C'était il y a seulement deux ans.
Qu'à cela ne tienne, nombreux sont nos héros - comme l'explique un spécialiste : 《survivre à un handicap, c'est devenir un héros》- qui parviennent à remonter la pente. Contre vents et marées, les Salif Keïta, Amadou et Mariam et tant d'autres se sont battu pour se forger des places dans leurs domaines respectifs.
Certes, Stephen Hawking a raison lorsqu'il dit :《le handicap ne peut pas être un handicap 》, mais il ne faut pas non plus ignorer que compte tenu de leur singularité, les personnes atteintes d'albinisme, les personnes à mobilité faible, les malvoyantes et autres jouissent des droits spécifiques leur permettant d'exploiter convenablement leurs capacités. Comme pour dire qu'il est temps que les pactes internationaux, plus ou moins connus du grand public, passent de la phase théorique à la phase pratique.
Plutôt l'hameçon que le poisson
Soutenons les personnes en situation de handicap, car aider un être humain à s'épanouir, c'est donc servir l'humanité. La première et la plus précieuse aide est le respect de la dignité, vertu indissociable à l'épanouissement de tout être. Parlant de la dignité, nous devons, par exemple, peser le poids des mots, notamment les termes à employer pour identifier les personnes concernées tout en mettant l'accent sur les réalités socioculturelles qui s'y imposent. Puis s'en suivra, la promotion de l'égalité des chances (un quotas pour les concours d'entrée dans la fonction publique), la liberté de choix, le respect de la différence, l'adaptation des cadres de vie et de travail (conditions d'accès aux lieux de travail), la mise en valeur des potentialités (récompense des talents). Pour ne citer que ceux-ci.
Cerise sur le gâteau, n'ignorons pas leur slogan : « nous comprendre, c'est déjà nous aider ». Cherchons à les comprendre, à nous familiariser avec leurs goûts. Ils n'ont pas souvent besoin du《 poisson 》mais bien entendu du《 hameçon 》qui leur permet de se servir et servir les autres. De la méfiance et la dépendance des uns envers les autres à l'interdépendance, nous parvenions à donner enfin un sens à cette assertion d'Albert Einstein :《Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu'il est stupide.》.
Yelihebdo
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