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Drame à Lafiabougou : Retour sur les tournures d'une course-poursuite

Touché au thorax et au flanc, un jeune de 19 ans a succombé sous les balles des éléments de la Brigade anti-criminalité. Nous sommes dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 juillet au quartier de Lafiabougou, commune IV du district de Bamako.



Tout commence aux environs de 00 h. Un pick-up de la Brigade anti-criminalité (BAC) poursuit un véhicule CH dont le chauffeur avait refusé d'obtempérer au signal des policiers. Une course-poursuite qui se termine lorsque ledit véhicule percute deux motocyclistes sur la route. Causant ainsi plusieurs blessés.

Toute chose qui provoque l'indignation des jeunes de Lafiabougou qui ne tardent pas à se masser sur le lieu. Alors que le présumé chauffeur vient d'être relâché par les policiers, la foule bloque le véhicule de patrouille. Ainsi, du quiproquo, les éléments du BAC font usage d'arme. Des tirs à balles réelles, on en déplorera des victimes, dont un jeune succombé sur-le-champ. 

Touché au thorax et au flanc, la mort d’Abdoulaye Keita (19 ans) a provoqué des remous ces derniers jours dans la capitale malienne. Outre le ras-le-bol qui a émaillé les réseaux sociaux, des manifestants ont pris d'assaut la devanture du Commissariat du 5è Arrondissement, la mairie et le tribunal de la Commune IV pour réclamer justice pour les victimes. Sans oublier l'éphémère meeting qui a rassemblé ce lundi 26 juillet plusieurs dizaines d'autres à la place CAN d'Hamdallaye, mais annulé aussitôt démarré par les organisateurs.

Selon un communiqué de la direction générale de la police nationale, « les policiers ont été pris en partie par une foule menaçante de plusieurs centaines de personnes » et ont effectué « des tirs de sommation ». Une thèse que nombre d'internautes et surtout la famille du défunt ont du mal à digérer. 

« La direction générale de la police, poursuit le communiqué, a immédiatement, et conjointement avec les élus locaux entrepris des démarches en vue de retrouver le calme..Par ailleurs, le Procureur de la République près du tribunal de grande instance de la commune IV a été saisi de même que l'inspection de la police afin que la lumière soit faite sur ce regrettable incident ».

Outre les procédures judiciaires, le Directeur général de la police nationale, le Contrôleur général Souleymane Traoré, a, par une note de service, interdit toute course-poursuite. « Il est demandé aux fonctionnaires de police de relever la plaque d'immatriculation du contrevenant afin de pouvoir entamer les poursuites à son encontre. Tout manquement à la présente directive sera sévèrement sanctionné », indique ledit document.

Cet incident intervient après des journées de manifestations en mai 2020 à Kayes, mettant aux prises population civile et agents de la police nationale. C'était justement suite à la mort du jeune Tamboura (un adolescent de 17 ans) tombé sous les balles d'un policier dans la même ville. A l'origine, une altercation autour du non respect, par la victime, du couvre-feu, décrété à l'époque par les autorités dans le cadre de la lutte contre le covid-19.

En attendant une annonce officielle, plusieurs suspects du drame de Lafiabougou seraient déjà en détention à Bamako, selon nos sources. 

K. M

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