Compte rendu

Pour la libération de Ras Bath, le CDR monte à nouveau au créneau

Près de deux mois après son arrestation, le chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath n'a toujours pas bénéficié d'une liberté provisoire. Cependant, ses camarades du comité de défense de la République (association qu'il a créé) et sympathisants n'entendent pas baisser les bras quant à la libération du "guide".

« Libérez Ras Bath ! Libérez Ras Bath ! Libérez Ras Bath ! ». C'est dans une ambiance bon enfant que les sympathisants du chroniqueur ont quitté la salle de conférence de la maison de la presse ce lundi 15 février. Venus nombreux de différents quartiers de Bamako, ils seraient plusieurs dizaines à prendre part à ce point de presse organisé par le comité de défense de la République (association du chroniqueur Mohamed Youssouf Bathily). 

"Élection 2022. Libéré ou pas, le choix du Guide, notre vote", lit-on sur les pencartes qu'Harouna Doumbia nous tend à l'entrée de la salle. « Je suis du quartier de Niamakoro et membre du bureau national du CDR. Nous sommes ici pour informer l'opinion publique sur l'état d'avancement du dossier de notre camarade Mohamed Youssouf Bathily et co-détenus et réitérer notre engagement en faveur de leur libération.», explique-t-il.

"..à la justice de décider"

Habillé en uniforme jaune des aigles du Mali, Chaka Traoré sillonne la salle avec une banderole illustrée d'une image du Rasta. « Personne n'est au-dessus de la loi. Nous n'exigeons pas une libérté gratuite, mais attendons la décision de la justice. Car c'est à elle de décider s'ils méritent la prison ou pas.», lâche-t-il avant de joindre son cri à ceux de la foule : « Libérez Ras Bath ! ».

« Nous ne pouvons pas laisser l'injustice enterrer notre démocratie, enchaîne Adama Keita, sympathisant du CDR. Pour arriver au bout de notre lutte, nous avons beaucoup des stratégies et bénéficions du soutien des avocats et plusieurs autres associations et sympathisants ». Il s'agit, entre autres, de l'association Faso dambé (du journaliste Abdoul Niang), une partie du M5 et le collectif des députés de l'assemblée nationale, institution dissoute à la suite du coup d'État du 18 août dernier.

Parmi les temps forts de la rencontre, on peut citer l'intervention des conférenciers. Devant les feux de projecteurs et les microphones, Boubacar Yalcouyé et Abdoul Niang (tous deux journalistes et leaders respectivement des associations CDR et Faso dambé) ont, tour à tour, dénoncé la detention "arbitraire" du porte-parole du CDR et co-détenus et la "mauvaise" gestion de la transition. 

"Le CDR ne va pas céder.."

« Avec le contrôle des structures (ministère de l'administration territoriale, gouvernorats, préfectures) qui s'occupent des élections, ils ont l'intention de faire élire un candidat lors de la prochaine élection présidentielle. Ayant pris conscience de cela, nous y avons fait des dénonciations», nous confie Boubacar Yalcouyé à la fin de son discours. « Nous sommes mobilisés jusqu'à ce qu'il recouvre sa liberté, poursuit le directeur de publication du journal Le Pays. Non seulement nous allons lutter pour obtenir la libération de notre porte-parole, mais aussi et surtout pour attirer l'attention du peuple sur les éléctions qu'ils sont en train de préparer. Nous estimons que la prochaine élection présidentielle va être très très chaud, car le CDR ne va jamais laisser faire.»

Arrêté dans la soirée du mardi 22 décembre 2020 avec quatre autres personnes (tous des civils) pour "atteinte à la sûreté de l'État" (selon le procureur de la République Mamoudou Kassogué), Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath est chroniqueur, animateur d'une célèbre émission hebdomadaire "Les grands dossiers" de Renouveau FM (une radio privée de la capitale malienne). Malgré la mobilisation (conférences, caravanes..) de ses camarades du CDR et autres sympathisants et surtout celle de leurs avocats de défense, Ras Bath et co-détenus n'ont pas, jusqu'ici, bénéficié d'une liberté provisoire à ce jour. 

Yelihebdo

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Sport de masse

Développement rural

Mali