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Arrestation de Ras Bath : La presse malienne vent debout pour la liberté d'expression

Au moment où des rumeurs émergent quant à une éventuelle déstabilisation du pouvoir transitoire, des interrogations fusent autour de la "mystérieuse" action : Est-ce une démarche judiciaire ou plutôt s'agit-il d'une simple manœuvre tendant à faire taire une voix qui "dérange" le système depuis le lendemain du 18 août ? Quoiqu'il en soit, les soutiens du chroniqueur ont du mal à digérer les circonstances de son arrestation.



Depuis près d'une semaine, son nom fait la une des médias maliens. Puisqu'il s'agit de lui, Mohamed Youssouf Bathily, non moins journaliste-chroniqueur, animateur de la célèbre émission hebdomadaire "les Grands Dossiers" de la radio privée Renouveau FM de Bamako, serait toujours détenu dans un camp militaire de la capitale malienne. Arrêté dans la soirée du mardi 22 décembre par des éléments qui se seraient présenté chez lui comme des agents de la sécurité d'État, les motifs de l'arrestation de Ras Bath restent, hélas, flous à ce jour. Du moins, aucune déclaration officielle n'atteste, jusqu'ici, les causes réelles de sa détention. Suscitant ainsi une vague d'indignations tant au sein de ses confrères journalistes que parmi ses camarades du Comité de défense de la République (association qu'il a créé il y a quelques années de cela) et autres citoyens lambda qui dénoncent une "arrestation extrajudiciaire" feignant à porter atteinte à la liberté d'expression et de presse au Mali.

Le ras-le-bol 

« Sans en abuser, si la caravane s'arrête pour chasser ou empêcher tous les chiens d'aboyer, elle n'arriverait jamais à destination. L'essentiel pour les autorités (de la transition ndlr) est de sauver le Mali et chercher à être encore crédibles aux yeux de la population», commente un jeune étudiant. « Il n'y a pas que la vie de Ras Bath qui est en danger, s'inquiète, à son tour, un journaliste, c'est aussi l'avenir des acquis de la presse malienne qui nous préoccupe.». 

« Je pense que cette arrestation de Ras Bath, poursuit-il, est une menace pour tous les hommes de médias. La presse s'attendait à des "bouillonnements" c'est pourquoi elle a multiplié ces derniers jours  des communiqués sur les mesures de restriction de la liberté de la presse annoncée par les autorités de la transition.», soulignant au passage la détermination des professionnels de la presse malienne pour obtenir une éventuelle libération de leur collègue. En effet, dès le lendemain (mercredi) de l'arrestation de M. Bathily, les associations faîtières n'ont pas tardé à dénoncer les conditions dans lesquelles il est arrêté et donner, à cet effet, le ton en faveur d'une éventuelle libération.

Le boycott 

Juriste de formation, l'activiste devient à partir des années 2012 un leader d'opinion incontestable au Mali. Avec ses émissions, qui sont suivies en direct par des milliers d'internautes, ses meetings et surtout sa participation aux événements politiques (manifestations et élections), "le guide" n'a jamais manqué d'occasions pour mettre à nues "la mauvaise gestion" de la classe politique malienne. 

Vent debout pour la liberté d'expression et celle de la presse, l'Union des Radios et Télévisions Libres (URTEL), l'Association des éditeurs de la presse privée (ASSEP), l'association des professionnels de la presse en ligne (APPEL-Mali) et plusieurs autres associations s'engagent désormais à entreprendre d'autres actions afin de se faire entendre. Il s'agit, entre autres, du boycott de la couverture médiatique de toutes les activités gouvernementales, puis de l'institution d'une journée sans presse. Sans oublier, l'alerte des ambassades, chancelleries et autres organismes internationaux de droit de l'Homme et de la presse sur « les dangers qui guettent la liberté d'expression et de presse au Mali.».

Yelihebdo







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