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L'imam Mahmoud Dicko lors du rassemblement du vendredi 21 août : « Je vous demande d'éviter la vengeance, nous sommes tous des maliens »

Plus d'un mois de lutte, rythmée par des manifestations successives et des arrestations, le mouvement du 5 juin - rassemblement des forces patriotiques a enfin eu gain de cause. Après que le président Ibrahim Boubacar Keita ait rendu sa démission, mardi dernier (18 août) aux mutins de Kati, les leaders du M5 ont rassemblé, ce vendredi 21 août, des milliers de manifestants au boulevard de l'indépendance de Bamako. L'ccasion de remercier les militaires pour « le parachèvement de leur combat » et d'orienter les militants vers des nouvelles perspectives aboutissant à la « Victoire ». 

Front contre le pavet, c'est devant des milliers de fidèles que l'imam Mahmoud Dicko rend grâce à Allah. « Avant d'entamer le discours, j'ai promis de me prosterner devant Dieu sur cet endroit même où j'ai juré. », explique-t-il quelques instants plus tôt. Après avoir rendu grâce au Seigneur pour l'obtention de la démission d'IBK, l'autorité morale du M5-RFP a remercié les militaires pour « le parachèvement de ce combat historique du peuple ». Cependant, « je leur dis aussi que le peuple les observe dans ce combat au combien important pour le Mali. », enchaînera l'imam.

En revanche, « j'ai vu des actions qui ne m'ont pas plu, ces actes de vandalisme et de pillage perpétrés par des jeunes ces derniers jours m'ont vraiment touché. Sachez qu'on ne répare pas un mal par un autre mal. Je vous demande donc de ne pas semer la haine et la vengeance entre vous. La vengeance ne fait pas partie de nos valeurs. Il ne faut pas oublier que nous sommes un peuple digne, oui, je le dis, nous sommes un peuple debout. C’est pourquoi je vous invite à faire la paix avec vos frères de tout bord. Nous sommes tous des Maliens.», a-t-il conseillé avant d'exhorter ses « frères » Chérif Mohamed Ould Cheickné Hamaoulah de Nioro, Cardinal Jean Zerbo, Chérif Ousmane Madani Haidara (actuel président du haut conseil islamique du Mali) et plusieurs autres leaders religieux à continuer à œuvrer dans ce sens. 

Comme à l'accoutumé, plusieurs figures du mouvement ont pris la parole avant l'imam. Entre autres des leaders politiques, des responsables syndicaux et des représentants de la société civile, membres du M5, n'ont pas caché leur satisfaction pour le départ du président IBK. « Certes nous avons marqué un premier but, mais il nous reste encore un second pour arriver au bout de notre lutte. Nous avons pu faire partir IBK, mais il nous faut une transition politique bien gérée », se soucie Cheick Oumar Sissoko, leader du M5. Quant à Madame Sy Kadiatou Sow, elle s'est insisté sur le comportement du citoyen lambda : « Il faut que nous adoptions nous même des nouveaux comportements. Nous devons empreinter d'autres actions citoyennes afin de ne pas revenir sur les mêmes dérives, regretter un jour le départ d'IBK ».

A leur tour, les politiques Oumar Mariko, Choguel Kokalla Maiga et Mohamed Ali Bathily ont dénoncé l'attitude de certains dirigeants des pays voisins à travers la CEDEAO juste après la démission de l'ex président. Leurs propos seront, néanmoins, soutenus par l'imam Mahmoud Dicko en ces termes : « Ceux qui s'apprêtent à faire du mal au peuple martyr du Mali seront châtiés par le bon Dieu ».

L'autre temps fort de la rencontre est l'arrivée d'une délégation du comité national pour le salut du peuple sur le lieu. Accueillie par les youyou de la foule, la délégation conduite par le vice-président du CNSP le colonnel-major Malick Diaw n'a pas un long discours à prononcer. Après une brève présentation des membres présents, les militaires expriment, par la voix de leur porte-parole le colonnel-major Ismaël Wagué, leur attachement au « peuple », remercient la foule et prennent aussitôt congé du boulevard. Cela, en l'espace de quelques minutes seulement.

Yelihebdo

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