Actualité politique
Crise politique au Mali : Le M5-RFP désapprouve les propositions de la mission de la CEDEAO
Dirigée par l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, une mission de bons offices de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest s’est rendu à Bamako, la capitale malienne, dans le cadre du dialogue entre le pouvoir et le mouvement du 5 juin dont les membres réclament la démission du président de la république Ibrahim Boubacar Keita. Pour une sortie de crise, les missionnaires ont soumis aux deux parties la reconstitution de la cour constitutionnelle qui sera chargée de la résolution du litige concernant 31 sièges contestées à l’assemblée nationale et la formation d’un gouvernement d’union nationale.
« Aucune forme de changement non constitutionnel d’accession au pouvoir ne sera acceptée par la CEDEAO. En outre la mission encourage toutes les parties prenantes à recourir au dialogue et aux négociations pour résoudre cette crise sociopolitique dans la bonne foi et la confiance mutuelle pour le maintien de la paix et de la stabilité du pays. », peut-on lire dans le communiqué, rendu public ce dimanche 19 juillet, de la mission de la CEDEAO pour la stabilité au Mali. Dirigée par l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, cette délégation était à Bamako, la capitale malienne, depuis plusieurs jours dans le cadre du dialogue entre le pouvoir et le M5-RFP (mouvement du 5 juin – rassemblement des forces patriotiques) dont les membres réclament la démission du président de la république Ibrahim Boubacar Keita.
Les 9 Sages
Pour une sortie de crise, les missionnaires de la CEDEAO ont soumis aux deux parties la reconstitution de la cour constitutionnelle qui sera chargée de la résolution du litige concernant 31 sièges contestées à l’assemblée nationale et la formation d’un gouvernement d’union nationale. Concernant la reconstitution de la cour constitutionnelle, la mission propose la nomination de trois membres par le président de la république et trois autres par le conseil supérieur de la magistrature. Selon le communiqué, ces six juges devront délibérer et réexaminer les litiges concernant 31 députés contestés de l’assemblée nationale. Ainsi, la nouvelle assemblée nationale, qui sera mise en place, pourra donc sur une base consensuelle nommer ses trois représentants pour compléter, avec les six nommés par le président de la république et le conseil supérieur de la magistrature, les membres de la cour à 9.
Outre le parlement et la cour constitutionnelle, la mission propose la formation d’un gouvernement d’union nationale sur la base du consensus et tenant compte des recommandations du dialogue national inclusif. Cependant, 50 % des prochains ministres proviendront de la coalition au pouvoir, 30 % de l’opposition politique et 20 % de la société civile.
… après un vendredi
Devant ces propositions, les responsables du M5 ne décolèrent pas. Au cours d’un point de presse organisé, ce samedi 18 juillet, ils invitent leurs militants à poursuivre « la lutte », car « ces propositions ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées par le mouvement », ajoute l’un d’eux. Il s’agirait, entre autres revendications, de « la démission pure et simple » du président IBK.
Cette démarche de dialogue, entreprise par la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest, intervient après trois journées très agitées dans la capitale malienne. Faut-il le rappeler, les journées du vendredi 10 juillet et celles des jours suivants ont été émaillées par des saccages des bâtiments publics (dont l’assemblée nationale) et des blocages des routes et des ponts, mettant aux prises des manifestants désireux de faire application de « la désobéissance civile » annoncée au soir de ce vendredi 10 juillet par les responsables du M5, et des forces de l’ordre. Des échauffourées nées dans la soirée de ce fameux vendredi, on dénombre, à ce jour, plusieurs dizaines de morts et de blessés majoritairement des manifestants.
Yelihebdo
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