Reportage
Journée mondiale de la protection civile : Le Mali célèbre dans une ambiance morose
Initiée le 18 décembre 1998, lors de la 9e assemblée générale de l’organisation internationale de la protection civile, la journée du 1er mars de chaque année est dédiée aux sapeurs-pompiers du monde entier. Hélas, cette journée qui consiste à rendre hommage à ceux dont la devise est « sauver ou périr» n’a pas donné lieu à une ferveur dont on espérerait témoigner, ce lundi, dans notre pays. Reportage.
De la rive gauche à la rive droite, en passant par le centre-ville, les bamakois vaquent à leurs occupations dans une atmosphère de tous les jours. Au milieu des vrombissements des véhicules et des klaxons des motocyclistes, rien ne présage une journée commémorative dans les rues. Même les affiches ne sont dotées d’un quelconque message annonçant l’événement.
Coloré du tintamarre de la gare routière, située à quelques mètres, un minuscule concert des baffles surgit de la direction générale de la protection civile de Sogoniko. A l’entrée de la petite cour, un groupe des sapeurs-pompiers forment un cercle. Parés de leur belle uniforme, kaki bleu marine, béret bleu ciel, ils se sourient, se serrent la main, s’exclament et se lancent dans une longue discussion. Ces soldats du feu et de l’eau viennent de différents quartiers de Bamako pour vivre la journée internationale de la protection ici. A l’intérieur de la cour, d’autres constituent des troupes autour du drapeau malien se dressant au bon milieu. Chaque troupe est formée de rangées dans lesquelles les sapeurs, armes au poing, sont bien alignés les uns derrière les autres.
9 h et demi. Alors que le soleil répand ses rayons sur une cour envahie par le brouhaha des invités présents depuis 6 h, un gigantesque véhicule blanc de marque Toyota V8 s’immobilise soudainement près du portail. Tout à coup, un homme soigneusement habillé en treillis vert sort tout sourire du véhicule. Du haut de sa taille moyenne, sa tête est bien serrée dans un béret dont la verdeur est un peu plus vive que celle de l’uniforme. C’est le ministre de la sécurité et de la protection civile. Chaussé de hauts rangers noirs, le général de brigade Salif Traoré est accueilli par un parterre des personnalités, des cameramen et des photographes.
Aussitôt annoncé par le maître de cérémonie, le ministre procède à la revue des troupes. D’une allure maréchale, il fait le tour des troupes. Sa marche est simultanément accompagnée du bel air héroïque Bakaridjan. Cependant, faut-il préciser, cette mélodie traditionnelle militarisée est un extrait tiré des archives audio et est improvisé par le canal des baffles.
L’hôte du jour installé à l’ombre de la bâche bien établie pour la circonstance, place à la montée des couleurs. Pour l’exécution de l’hymne national, on fait recours, de nouveau, aux archives sonores pour interpréter « le Mali ».
C’est sous un soleil plomb que le directeur général de la protection civile se dirige vers le micro. Devant un public restreint – seuls quelques dizaines dinvités, habillés en civile, y ont pris part -, largement dominé par des sapeurs-pompiers, le seul discours solennel de Seydou Doumbia termine au bout dune vingtaine de minutes. Après ce discours, un sketch sur les risques d’accident et de catastrophe, un bref hommage rendu aux sapeurs-pompiers morts en cours de sauvetage, nous voilà vers la fin de la journée internationale de la protection civile au Mali. Pour clore les activités, le public a mis le cap sur le quartier de Badalabougou. Là-bas, le ministre Traoré posera la première pierre du centre fluvial de Bamako au bord du Niger. Cet évènement historique intervient vers la mi-journée.
Initialement prévu pour le dimanche 1er mars, les organisateurs nationaux ont reporté la journée au lendemain, notamment ce lundi 2 mars. Selon le chargé de communication du directeur général de la protection civile Lamine Bamba, ce report serait dans le dessein de permettre aux invités d’y participer en ce jour ouvrable.
Au terme de cette journée, nous avons constaté une ambiance timide à Sogoniko. Du moins, faut-il retenir que les activités, qui n’ont donné lieu à un discours solennel du seul ministre présent à la cérémonie, n’ont pas duré une heure.
Yelihebdo
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